Feuille de vie des Messagers de Marie, Reine immaculée de l’univers
L'Évangile est le livre de la vie du Seigneur.
Il est fait pour devenir le livre de notre vie. Il n'est
pas fait pour être compris, mais pour être abordé comme
un seuil de mystère. Il n'est pas fait pour être lu, mais
pour être reçu en nous.
Chacune de ses paroles est esprit et vie. Agiles et
libres, elles n'attendent que l'avidité de notre âme pour
fuser en elle. Vivantes, elles sont elles-mêmes comme le
levain initial qui attaquera notre pâte et la fera fermenter
d'un mode de vie nouveau.
Les paroles des livres humains se comprennent et
se soupèsent. Les paroles de l’Évangile sont subies et
supportées. Nous assimilons les paroles des livres. Les
paroles de l'Évangile nous pétrissent, nous modifient,
nous assimilent pour ainsi dire à elles. Les paroles de
l'Évangile sont miraculeuses. Elles ne nous transforment
pas parce que nous ne leur demandons pas de nous
transformer. Mais, dans chaque phrase de Jésus, dans
chacun de ses exemples demeure la vertu foudroyante qui
guérissait, purifiait, ressuscitait. A la condition d'être,
vis-à-vis de lui, comme le paralytique ou le centurion ;
d'agir immédiatement en pleine obéissance.
L'Évangile de Jésus a des passages presque
totalement mystérieux. Nous ne savons pas comment
les passer dans notre vie. Mais il en est d'autres qui sont
impitoyablement limpides. C'est une fidélité candide à ce
que nous comprenons qui nous conduira à comprendre
ce qui reste mystérieux. Si nous sommes appelés à
simplifier ce qui nous semble compliqué, nous ne
sommes, en revanche, jamais appelés à compliquer ce qui
est simple. Quand Jésus nous dit : « ne réclame pas ce
que tu as prêté » ou « oui, oui, non, non, tout le reste est
du Malin », il ne nous est demandé que d'obéir... et ce ne
sont pas les raisonnements qui nous y aideront. Ce qui
nous aidera, ce sera de porter, de « garder » en nous, au
chaud de notre foi et de notre espérance, la parole à
laquelle nous voulons obéir. Il s'établira entre elle et
notre volonté comme un pacte de vie.
« Quand nous tenons notre Évangile dans nos mains,
nous devrions penser qu'en lui habite le Verbe qui veut
se faire chair en nous, s'emparer de nous, pour que son
cœur, greffé sur le nôtre, son esprit branché sur notre
esprit, nous recommencions sa vie dans un autre lieu, un
autre temps, une autre société humaine.
Approfondir l'Évangile de celle façon-là, c'est
renoncer notre vie pour recevoir une destinée qui
n'a pour toute forme que le Christ. »
22 Janvier 2025
Jésus répondit :
"Il est écrit : L’homme
ne vit pas seulement
de pain, mais de toute
parole qui sort de
la bouche de Dieu." »
Mt 4, 4
«
« Le Livre de la Vie du Seigneur »
Madeleine Delbrêl - Extrait de «Le Livre du Seigneur » - dans « La joie de croire » Ed. du Seuil p.31
« Ô Seigneur,
je souhaite annoncer si fort
et si passionnément
votre Bonne Nouvelle ! »
« Ô Seigneur, je souhaite que nous tous
qui sommes ici, nous puissions, au moins une
fois dans notre vie, et peut-être plusieurs
fois dans notre vie, annoncer si fort, si
passionnément la Bonne Nouvelle de Dieu ;
que nous L'annoncions si fort, et avec tant de
bonté, que cet homme puisse en garder le
souvenir, la nostalgie, et qu'un jour où nous
ne serons plus là, où personne ne le saura,
cet homme s'adresse au Dieu possible, qu'il
pressent ; au Dieu dont on lui a parlé, comme
de quelqu'un de vivant et aimant ; que cet
homme se tourne vers Dieu, qu'il s'adresse à
Lui. Ce jour-là, pour cet homme, nous aurons
fait le maximum, car nous l'aurons mis
en contact volontaire avec Dieu. Il aura
répondu par un acte élémentaire d'amour, à
l’Amour de Dieu qui, Lui, l'aime toujours et
indéfiniment, le Premier ».
Madeleine Delbrêl