Feuille de vie des Messagers de Marie, Reine immaculée de l’univers
«
charpente en tout homme la foi. Plus
loin dans leurs récits, les évangélistes nous
racontent comment Pierre, Jacques et Jean ont
contemplé le Fils transfiguré et ont recueilli
la parole du Père surgissant dans la nuée :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai
mis tout mon amour : écoutez-le » (Mt 17, 5) !
Mais pour y mettre « tout son amour », le Père
du ciel a voulu avoir besoin d’un père terrestre,
d’un homme humble et solide, attentif et
discret, pour que son Fils grandisse « en taille
et en sagesse » (Lc. 2, 52), en suivant l’exemple
d’un père qui écoute la Parole de Dieu et fait
ce qu’elle lui prescrit de faire. (…)
Essayons aussi, si vous le voulez bien, de
mettre encore plus de zèle à respecter ce
que nous prescrit la Parole de Dieu. Elle
nous demande d’être des hommes et des
femmes « justes » devant Dieu, c’est-à-dire
disponibles aux appels de l’Esprit, assidus à
la prière, fidèles à la vocation baptismale,
attentifs aux besoins de nos frères. Sur chacun
de ces points, nous avons tous à progresser, à
grandir en taille et en sagesse spirituelles :
c’est l’objectif de tout Carême ! Mais, en ces
jours difficiles, il faut que notre charité se
fasse inventive, car tout geste de fraternité,
vécu dans la foi, est sacrement de l’amour de
Dieu : « ce que vous avez fait au plus petit
d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait » (Mt. 25, 40). Voilà ce que la Parole de
Dieu nous prescrit de faire. C’est simple
comme un petit verre d’eau et c’est exigeant
comme un grand amour. Mais, comme le disait
sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, « rien n’est
petit pour un grand amour ».
22 février 2025
Jésus lui déclara :
"Heureux plutôt
ceux qui écoutent
la parole de Dieu,
et qui la gardent !"
»
Lc 11, 28
«
’
(Mt. 1, 24)
Ce qui saute aux yeux, quand on relit les
deux premiers chapitres de l’Évangile selon
saint Matthieu, c’est l’entière docilité de
Joseph à la parole de l’ange. Lui-même ne dit
rien, mais à chaque fois, l’évangéliste nous dit
qu’il fait ce qui lui a été prescrit. Joseph ne
parle pas : il écoute, il se lève, il accomplit. Il
est l’homme de la confiance en la Parole.
Une confiance qui ne s’exprime pas en mots,
mais en actes : à chaque fois que lui fut donnée
une Parole, Joseph fit ce que cette Parole lui
avait prescrit. Peut-être est-ce à cause de cette
confiance toute filiale en la Parole que le
Verbe fut confié à sa paternité.
Car il fallait un père à cet enfant, conçu du
Saint Esprit et né de la Vierge Marie ! Au roi
David, Dieu avait annoncé par le prophète
Nathan l’alliance qu’il prévoyait avec sa
descendance. Parlant de celui qui s’appellera
Salomon, Dieu disait : « je serai pour lui un
père ; il sera pour moi un fils ! » (2 S. 7, 14).
Avec Joseph, c’est presque l’inverse : Dieu
devient pour lui un fils et ce Fils a besoin d’un
père ! Que ce mystère est grand, qui demande
au charpentier de Nazareth, cet « homme
juste » qui aimait Marie, de devoir prendre
cet enfant par la main et charpenter peu à peu
l’humanité du Fils de Dieu ! Que ce mystère
est grand, qui confie à un homme tout simple
de la maison de David la charge d’apprendre
à Jésus que, depuis le « oui » d’Abraham à
l’appel du Seigneur, c’est la confiance en la
Parole qui, de génération en génération,
Cardinal Aveline, archevêque de Marseille, homélie du 19 mars 2021 à Cotignac