Feuille de vie des Messagers de Marie, Reine immaculée de l’univers
« avec mes imperfections. Mais je veux trouver le moyen
d’aller au ciel par une petite voie toute nouvelle. Nous
sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est
plus la peine de gravir les marches d’un escalier ; chez
les riches, un ascenseur le remplace avantageusement.
Moi, je voudrais trouver aussi un ascenseur pour
m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour
monter le rude escalier de la perfection. Alors, j’ai
cherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur,
objet de mon désir, et j’ai lu ces mots sortis de la bouche
de la Sagesse éternelle : « Si quelqu’un est tout-petit,
qu’il vienne à moi ». Alors, je suis venue, devinant que
j’avais trouvé ce que je cherchais et voulant savoir ô
mon Dieu, ce que vous feriez au tout-petit qui répondrait
à votre appel, voici ce que j’ai trouvé : « Comme une
mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous
porterai sur mon sein et vous balancerai sur mes
genoux ». Jamais paroles plus tendres ne sont venues
réjouir mon âme. L’ascenseur qui doit m’élever
jusqu’aux cieux, ce sont vos bras, ô mon Jésus ! Pour
cela, je n’ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut
que je reste petite, que je le devienne de plus en plus.
O mon Dieu, vous avez dépassé mon attente et moi je
veux chanter vos miséricordes ».
Toute la théologie de Petite Thérèse, écho de celle de
saint Paul, est résumée et mise à notre portée dans ces
lignes que l’on peut méditer sans fin, sans en épuiser la
richesse.
Ce que je ne peux faire, moi, Jésus le fera. Il me
prendra et me montera lui-même au sommet de la
montagne de l’amour. Il est vrai qu’instinctivement, nous
cherchons à gravir le rude escalier de la perfection, au
lieu de prendre le doux ascenseur des bras de Jésus. C’est
que, si souvent, on nous a parlé de nos misères. On nous
a dit, avec raison, que nous sommes misérables ; et
ensuite, de Jésus, on nous a dit, oui, qu’il était bon, mais
pas assez qu’il était merveilleusement bon, infiniment
bon, charité infinie. On ne nous a pas dit, en insistant,
qu’il était Sauveur avant d’être Juge et que, dans le Cœur
de Dieu, « justice et paix s’étaient embrassées ».
22 février 2022
Car le Seigneur le déclare : « Voici que je dirige vers elle
la paix comme un fleuve et, comme un torrent qui déborde,
la gloire des nations. »
Vous serez nourris, portés sur la hanche ;
vous serez choyés sur ses genoux.
Comme un enfant que sa mère console,
ainsi, je vous consolerai.
Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. »
Is 66, 12–13
«
Il faut croire à l’Amour de Jésus pour vous.
L’Amour appelle l’amour. Comment rendez-vous à
Jésus amour pour Amour ? Avant tout et par-dessus
tout par votre confiance en lui.
Dans le mot confiance, je résume les trois vertus
théologales : la foi, l’espérance et la charité, vertus
souveraines qui entraînent toutes les autres après elles.
Mais si ce sont les vertus les plus hautes, c’est pour les
réaliser qu’il nous est demandé le plus d’héroïcité en face
du mystère d’un « Dieu caché ».
Il faut être héroïque pour vivre toujours dans la foi,
l’espérance et l’amour. Pourquoi encore ? Parce que, à la
suite du péché originel, personne ne peut être certain,
d’une certitude de foi, qu’il est justifié, mais seulement
d’une certitude morale appuyée sur la fidélité à la grâce,
et que pécheurs, nous sommes sans cesse tentés de doute
et d’inquiétude.
C’est pour résoudre cette contradiction entre nos désirs
et notre impuissance, qu’il est venu sur la terre, qu’il a
pris sur lui nos infirmités.
Petite Thérèse a compris que c’est notre misère qui
attire la miséricorde. Avant elle, saint Paul s’écriait :
« De grand cœur je me glorifierai de mes faiblesses pour
qu’habite en moi la force du Christ ». « Je puis tout en
celui qui me rend fort ». Oh ! Profonde théologie de saint
Paul ! Se glorifier de ses infirmités, se réjouir d’être
faible, parce que Jésus est là.
Mais c’est la confiance, et rien que la confiance, qui
ouvrira les bras de Jésus pour qu’il vous porte. C’est
la confiance qui sera pour vous la clé d’or de son cœur.
Dans son désir d’être sainte, et se comparant
aux saints, Petite Thérèse constatait qu’il y avait,
entre eux et elle, la même différence qu’entre une
montagne dont le sommet se perd dans les cieux et
le grain de sable obscure foulé aux pieds des passants.
Au lieu de se décourager, elle pensa : « Le Bon Dieu ne
saurait inspirer des désirs irréalisables ; je puis donc,
malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir,
c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis
« La confiance »
Père d’Elbée (Extraits de « Croire à l’Amour » - Ed Téqui - p. 43-49)