Chemin de Croix avec la Bse Elisabeth de la Trinité
"Il importe que j’étudie ce divin Modèle, afin de m’identifier si bien avec Lui que je puisse
sans cesse l’exprimer aux yeux du Père. Et d’abord, que dit-il en entrant dans le monde ?
« Me voici, je viens, ô Dieu, pour faire votre Volonté. » Il me semble que cette prière devrait
être comme le battement du cœur de l’épouse : « Nous voici, ô Père, pour faire votre Volonté.
» DR 37
I. Jésus est condamné à mort
Pilate interrogea Jésus : « Tu es le roi des Juifs ? » Jésus lui répond : « Tu le dis » Et les
grands-prêtres multipliaient les accusations. Et Pilate de l’interroger à nouveau : « Tu ne
réponds rien ? Vois tout ce dont ils t’accusent ! » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien
que Pilate était étonné.
Voulant contenter la foule, il leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le
leur livra pour être crucifié. Marc 15, 2-5 +15
Puis quand viendra l’heure de l’humiliation, de l’anéantissement, l’épouse se rappellera ce
petit mot « Jésus se taisait », et elle se taira, gardant, conservant toute sa force au Seigneur,
cette force que l’on puise dans le silence. DR 39
II. Jésus est chargé de sa croix
Ils prirent donc Jésus et il sortit, portant sa Croix. Jean 19, 16-17
Ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Isaïe 53,4
Se dépouiller, mourir à soi, se perdre de vue, il me semble que c’est là que le Maître regardait
lorsqu’il disait : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et se renonce »
Voilà la mort que Dieu demande et dont il est dit : « O mort, dit le Seigneur, je serai ta mort,
c’est-à-dire : O âme, ma fille adoptive, regarde-moi et tu te perdras de vue ; écoule-toi tout
entière en mon être, viens mourir en moi, pour que je vive en toi ! … » DR 27
III. Jésus tombe pour la première fois
Sauve-moi, ô Dieu : les eaux montent jusqu’à ma gorge !
J’enfonce dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ;
Je descends dans l’abîme des eaux, le flot m’engloutit…
Ne cache pas ton visage à ton serviteur ;
Je suffoque : vite, réponds-moi. Psaume 68, 2-3 +18
Vous me dites de demander pour vous l’humilité et l’esprit de sacrifice. Le soir, en faisant
mon Chemin de Croix avant Matines, à chaque effusion du Précieux Sang, je demandais cette
grâce pour mon âme. Désormais ce sera aussi pour la vôtre… Demandons-lui de nous rendre
vrais dans notre amour, c’est-à-dire de faire de nous des êtres de sacrifice, car il me semble
que le sacrifice n’est que l’amour mis en action : « Il m’a aimé, Il s’est livré pour moi ». L 214
IV. Jésus rencontre sa mère
Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la
douleur qui me tourmente…
Qui pourra te sauver et te consoler, vierge, fille de Sion ? Car il est grand comme la mer ton
brisement. Lamentations 1,12 + 2,13
Chemin de Croix avec la Bse Elisabeth de la Trinité
Cette Reine des vierges est aussi Reine des martyrs ; mais c’est encore en son cœur que le
glaive la transperça, car chez elle tout se passe au-dedans ! Oh ! qu’elle est belle à contempler
durant son long martyr, si sereine, enveloppée dans une sorte de majesté qui respire à la fois
la force et la douceur. C’est qu’elle avait appris du Verbe Lui-même comment doivent souffrir
ceux que le Père a choisis comme victimes, ceux qu’Il a résolu d’associer au grand œuvre de
la Rédemption. DR 41
V. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Emmenant Jésus, les soldats mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des
champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Luc 23, 26
Il me semble que les heureux de ce monde sont ceux qui ont assez de mépris et d’oubli de soi
pour choisir la Croix pour leur partage ! Quand on sait mettre sa joie dans la souffrance,
quelle paix délicieuse !
J’ai une joie intime et profonde à penser que Dieu m’a choisie pour m’associer à la Passion de
son Christ et ce chemin du Calvaire que je gravis chaque jour me paraît plutôt la route de la
béatitude ! GV 6
VI. Véronique essuie le visage de Jésus
Ecoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
Ne me cache pas ta face. Psaume 26, 7-9
Habitons le secret de sa Face,
en un profond mystère, un silence éternel.
Durant l’Eternité ce sera notre place
et nous pouvons déjà commencer notre Ciel. P 97
VII. Jésus tombe pour la deuxième fois
Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
Par ta vérité sauve-moi.
Tire-moi de la boue, sinon je m’enfonce :
Que j’échappe à ceux qui me haïssent, à l’abîme des eaux.
Que les flots ne me submergent pas, que le gouffre ne m’avale,
Que la gueule du puits ne se ferme pas sur moi. Psaume 68, 14-16
Toute âme broyée par la souffrance sous quelque forme qu’elle se présente peut se dire :
J’habite avec Jésus-Christ, nous vivons dans l’intimité, la même demeure nous abrite ! Le
signe auquel nous reconnaissons que Dieu est en nous et que son amour nous possède, c’est
de recevoir non seulement avec patience mais avec reconnaissance ce qui nous blesse et nous
fait souffrir. Pour en arriver là, il faut contempler le Dieu crucifié par amour, et cette
contemplation, si elle est vraie, aboutit infailliblement à l’amour de la souffrance. L 314
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VIII. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem
Une grande masse de peuple suivait Jésus, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine
et se lamentaient sur lui. Mais se retournant vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne
pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Luc 23, 27-28
J’entends la voix de mon Bien-Aimé au fond de mon cœur :
« A ma suite, mon épouse, tu passeras par la douleur, par la Croix, tu auras beaucoup de
souffrances à endurer… que d’épreuves, ma bien-aimée quand on marche à ma suite, mais
aussi que de joies, que de douceurs je te ferai goûter dans ces tribulations… Veux-tu me
consoler ? Ah je suis si abandonné… Ma fille ne me délaisse pas, je veux ton cœur, je l’aime,
oh garde-moi ton cœur ! J 124
IX. Jésus tombe pour la troisième fois
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis.
Je suis comme l’eau qui se répand,
Tous mes membres se disloquent.
Mon cœur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l’argile,
Ma langue colle à mon palais. Psaume 21, 2 + 15-16
Aux heures de défaillances, allez vous réfugier sous la prière de votre Maître ; oui, sur sa
Croix il vous voyait, priait pour vous et sa prière est éternellement vivante et présente devant
son Père ; c’est elle qui vous sauvera de vos misères. Plus vous sentez votre faiblesse, plus
votre confiance doit grandir car c’est à Lui seul que vous vous appuyez. L 324
X. Jésus est dépouillé de ses vêtements
Jésus, de condition divine, ne retint pas jalousement
Le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti, prenant la condition d’esclave,
Et devenant semblable aux hommes.
S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore,
Obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! Lettre aux Philippiens 2, 6-8
Sachons toujours descendre à la dernière place
Afin de ressembler à Jésus notre Epoux :
Alors luira sur nous la clarté de sa Face
Car il est attiré par les humbles, les doux.
Pour pouvoir demeurer sans cesse en sa présence,
Il faut s’anéantir, c’est la condition.
Oh, que l’abaissement soit notre résidence,
Notre palais royal, notre habitation ! P 120
XI. Jésus est crucifié
Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces, lui
qui n’a pas commis de faute, et il ne s’est pas trouvé de fourberies dans sa bouche, lui qui,
insulté, ne rendait pas l’insulte, souffrant ne menaçait pas, mais s’en remettait à Celui qui
juge avec justice, lui qui, sur le bois, a porté lui-même nos fautes dans son Corps, afin que,
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morts à nos fautes, nous vivions pour la justice ; lui dont la blessure nous a guéris.
Première Lettre de Pierre 2, 21-24
Je vais vous dire comment je fais lorsqu’il y a une petite fatigue : je regarde le Crucifié et
quand je vois comment Lui s’est livré pour moi, je ne puis moins faire pour Lui que de me
dépenser, de m’user pour Lui rendre un peu de ce qu’Il m’a donné. L 156
XII. Jésus meurt sur la croix
Sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie,
Jésus dit : « J’ai soif. »
Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge
imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : «
C’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. Jean 19, 25-30
Une carmélite, c’est une âme qui a regardé le Crucifié, qui l’a vu s’offrant comme Victime à
son Père pour les âmes, et, se recueillant sous cette grande vision de la charité du Christ, elle a
compris la passion d’amour de son âme et a voulu se donner comme Lui ! L 133
XIII. Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère
Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à
Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc et enlevèrent son
corps. Jean 19, 38
Maintenant qu’Il est retourné au Père, qu’Il m’a substituée à sa place sur la Croix afin que je
souffre en mon corps ce qui manque à sa Passion pour son Corps qui est l’Eglise, la Vierge
est encore là pour m’apprendre à souffrir comme Lui, pour me dire, pour me faire entendre
ces derniers chants de son âme que nul autre qu’elle sa Mère n’a pu surprendre. Quand j’aurai
dit mon « consummatum est » (tout est accompli), c’est encore elle, Janua Caeli (Porte du
Ciel), qui m’introduira dans les parvis divins. DR 41
XIV. Jésus est déposé au tombeau
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure
seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits… et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai
tous les hommes à moi. Jean 12, 24 + 32
Nul n’a pénétré le mystère du Christ en sa profondeur si ce n’est la Vierge… Elle, c’est
l’inénarrable, c’est le secret qu’elle gardait et repassait en son cœur et que nulle langue n’a pu
révéler, nulle plume n’a pu traduire. DR 2