Chemin de croix avec le Bx Dom Marmion
I. Jésus est condamné à mort
« Le Seigneur a voulu l’écraser par la souffrance ; s’il offre sa vie en sacrifice expiatoire,
il verra une postérité… et par Lui, la volonté du Seigneur s’accomplira.
A la suite de l’épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé ». Isaïe 53,10-11
Jésus est tellement accablé par le torrent de nos iniquités que, dans la répulsion qu’éprouve sa
nature sensible, Il demande à Son Père de ne pas boire le calice d’amertume qui lui est
présenté. Cependant parce qu’Il aime Son Père, Il met la volonté de Son Père au-dessus de
tout, et Il accepte de tout souffrir pour nous mériter toutes les grâces qui nous rendent l’amitié
de Son Père.
II. Jésus est chargé de sa croix
« Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme se complaît.
J’ai mis sur Lui mon Esprit, Il présentera aux nations le droit.
Il ne crie pas, Il n’élève pas le ton, Il ne fait pas entendre sa voix… » Isaïe 42,1-2
Quand on aime Dieu, on peut sentir la croix et même nous la sentirons davantage à mesure que
nous avancerons parce que la croix établit en nous une plus grande ressemblance avec le
Christ ; mais on aime alors, sinon la croix elle-même, du moins la main de Jésus qui la place sur
nos épaules ; car cette main nous donne aussi l’onction de la grâce pour supporter notre fardeau.
Dans cette acceptation généreuse, nous trouverons l’union avec le Christ.
III. Jésus tombe pour la première fois
« Confiez-vous dans le Seigneur à jamais !
Car Le Seigneur est un rocher, éternellement. » Isaïe 26,4
Découvrez à Dieu votre voie, c’est-à-dire vos pensées, vos soucis, vos angoisses et Lui-même
vous conduira. Si vous allez à Lui avec confiance, soyez assurés qu’Il se penchera vers vous,
parce qu’Il sera touché de miséricorde. N’a-t-Il pas été broyé sous la souffrance au point de
s’écrier : « Père que ce calice d’amertume s’éloigne de moi ? » Il est le bon samaritain qui se
penche sur l’humanité souffrante et lui apporte, avec le salut, la consolation de l’Esprit
d’amour. « De même que les souffrances du Christ abondent en nous, de même aussi –par le
Christ- abonde notre consolation ».
IV. Jésus rencontre sa mère
« Je répandrai mon Esprit sur ta race et ma bénédiction sur tes descendants » Isaïe 44,3
Dans les moments d’épreuve, aux heures de souffrance, regardons le Christ Jésus à l’agonie
ou suspendu à la croix, et disons-Lui du fond du cœur : « C’est pour vous prouver davantage
mon amour que j’accepte votre volonté » alors la paix divine descendra dans notre âme avec
l’onction de la grâce : elle seule peut nous donner la force et la patience de tout supporter dans
le silence du cœur et des lèvres.
Chemin de croix avec le Bx Dom Marmion
V. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
« Ainsi parle le Seigneur Dieu, roi d’Israël, ton rédempteur :
Je suis le premier et je suis le dernier, à part Moi, Il n’y a pas de Dieu » Isaïe 44,6
Le Christ aurait pu, s’Il l’avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais Il a
consenti à être secouru. Simon nous représente tous. Jésus veut nous montrer que chacun de
nous doit l’aider à porter sa croix. Regardons Celui qui nous a aimés jusqu’à se livrer pour
nous ; unissons-nous au Christ. Il nous a mérité des grâces inépuisables de force, de résignation
et d’abandon qui lui font dire comme lui : « Père que votre volonté soit faite et non la
mienne ! »
VI. Véronique essuie le visage de Jésus
« Je suis le Seigneur, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur… tu comptes beaucoup à mes
yeux,
tu as du prix et je t’aime » Isaïe 43, 3-4
La valeur de toute notre vie dépend du motif qui nous fait agir. Or il est certain que le motif le
plus élevé c’est celui de l’amour. Une fois qu’une âme s’est ainsi donnée par amour, rien ne
l’arrête, ni les peines, ni les difficultés, ni tout ce qui nous ennuie car « où se trouve l’amour, la
peine est absente. Tâchez donc de vous donner de la sorte au Christ Jésus sans réserve, sans retour
et par amour. Il doit nous suffire d’être aimés par Notre-Seigneur.
VII. Jésus tombe une deuxième fois
« J’ai dissipé tes crimes comme un nuage et tes péchés comme une nuée ;
reviens à Moi, car Je t’ai rachetée » Isaïe 44,22
Quand l’âme est dans le trouble, dans la détresse, quand la tentation l’obsède, quand la tristesse
l’accable, quand le découragement l’envahit, elle n’a qu’à crier vers son Seigneur : « O Seigneur,
venez à mon aide, hâtez-vous de me secourir. Seigneur que mes ennemis sont nombreux ! En
grand nombre ils disent à mon sujet : plus de salut pour lui auprès de son Dieu ! Mais Vous
Seigneur, vous êtes mon protecteur et ma gloire, vous relevez ma tête… » Que se réjouissent tous
ceux qui espèrent en vous car Vous nous entourez Seigneur de votre bienveillance comme d’un
bouclier.
VIII. Jésus parle aux femmes de Jérusalem
« Cherchez le Seigneur pendant qu’Il se laisse trouver,
invoquez-Le pendant qu’Il est proche » Isaïe 55,6
Dieu nous regarde toujours d’un regard infini. Ce regard sur nous est infiniment intense, il
pénètre jusqu’au plus profond de notre âme et connaît toutes ses peines, toutes ses nécessités.
Tâchons de ne jamais l’oublier : Dieu seul est nécessaire : tout peut nous manquer, mais Lui ne
nous manquera jamais, et Lui seul nous suffit. Recourons à Jésus par la prière en toutes
circonstances ; Il est notre paix, notre force, notre joie et Il est tout entier à nous.
Chemin de croix avec le Bx Dom Marmion
IX. Jésus tombe une troisième fois
« …Il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes.
Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui,
et dans ses blessures nous trouvons la guérison » Isaïe 53,5
Si nous pouvions avoir la conviction profonde que nous sommes impuissants sans le Christ
mais que nous avons tout en Lui. De nous-mêmes, nous sommes faibles, très faibles, remplis
de défaillances de toutes sortes mais ce n’est pas là une raison pour nous décourager…Ces
misères lorsqu’elles ne sont pas voulues sont plutôt un titre à la miséricorde du Christ. C’est
notre misère reconnue, avouée, étalée aux yeux du Christ qui nous attire sa miséricorde.
X. Jésus est dépouillé de ses vêtements
« N’aie pas peur, tu n’éprouveras plus de honte, ne sois pas confondue,
tu n’auras plus à rougir ; car tu vas oublier la honte de ta jeunesse,
tu ne te souviendras plus de l’infamie de ton veuvage » Isaïe 54,4
Ce n’est pas notre perfection qui attire Dieu. Non, c’est notre misère et notre dénuement
avoués qui attirent sa miséricorde. Toutes les œuvres de Dieu à notre égard sont une
conséquence de Sa miséricorde. Le triomphe de Sa grâce, c’est quand Il élève les misérables
et les impurs et les rend dignes de l’union divine. Voyez Marie-Madeleine. Il est un Epoux
infiniment riche et puissant, et quand Il choisit une pauvre petite âme pour l’unir à Lui, sa joie
est d’enrichir sa pauvreté et de la revêtir de Sa propre beauté.
XI. Jésus est attaché à la croix
« Je les mènerai à ma montagne sainte, Je les comblerai de joie dans ma Maison de prière.
Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel,
car ma Maison sera appelée Maison de prière pour tous les peuples » Isaïe 56,7
Appuyons-nous par la foi sur la croix du Christ Jésus. Par le baptême, nous avons été marqués du
sceau de la croix, nous sommes devenus membres du Christ, éclairés de sa lumière, participant à sa
vie et au salut qu’Il nous apporte.
XII. Jésus meurt sur la croix
« Ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers Moi sans effet,
sans avoir accompli ce que J’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission » Isaïe 55,11
Les tentations contre la foi et l’espérance sont les plus angoissantes et une réelle agonie mais
très salutaire. Il nous semble avoir perdu toute foi et amour, car nous ne sentons rien. C’est la
pure foi « nue ». Le désir de Dieu est une très puissante et constante prière car Dieu lit les plus
intimes pensées de nos cœurs et cette soif de Lui est un chemin qui nous mène au cœur de Son
Père. Adorez Dieu profondément ; ensuite dites-Lui que vous acceptez tout ce qu’Il a révélé sur
Sa Parole seule, et comme l’Eglise parle en Son Nom, que vous acceptez sa voix et son
enseignement comme le sien. L’âme immolée à Dieu dans la nudité de la foi pure, de
l’espérance et de l’union parfaite, fait plus pour l’Eglise en une heure que d’autres moins
généreuses dans toute leur vie.
Chemin de croix avec le Bx Dom Marmion
XIII. Le corps de Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère
« Car les montagnes peuvent s’écarter et les collines chanceler, mon amour ne s’écartera pas
de toi,
mon alliance de paix ne chancellera pas, dit Le Seigneur qui te console ». Isaïe 54,10
Aucune vertu n’est solide si elle n’est pas bâtie sur le fondement de la componction et de la
connaissance vraie de notre misère. Dieu doit être glorifié par la puissance de Sa grâce. Ceux
qui ne sentent pas, qui ne voient pas leur misère, ne connaissent pas leur besoin de la grâce.
C’est pourquoi Saint Paul se réjouit dans la connaissance de sa faiblesse afin que toute sa
force lui vienne du Christ. Quand vous avez été infidèle, quand vous avez manqué de
confiance et d’abandon à Sa sainte volonté, si vous vous humiliez profondément, vous n’y
perdrez rien mais au contraire vous avancerez dans la vertu et dans l’amour de Dieu.
XIV. Jésus est déposé dans un tombeau neuf
« Et tu sauras que Je suis Le Seigneur,
ceux qui espèrent en Moi ne seront pas déçus » Isaïe 49,23
Dieu veut que nous cherchions notre salut et notre sainteté que dans le Sang de Son Fils ; il
n’y a pas d’autre Rédempteur… La volonté du Père est que Son Fils Jésus, après s’être
substitué à toute l’humanité dans la douloureuse Passion, soit constitué Chef de tous les élus
qu’Il a sauvés par Son sacrifice et Sa mort.
Lorsque nous serons dans l’Eternité bienheureuse, unis au Chœur des saints, nous
contemplerons Notre-Seigneur et nous Lui dirons : « C’est Vous qui nous avez rachetés par
votre Sang précieux ; c’est grâce à Vous, à votre Passion, à votre Sacrifice sur la croix, à vos
satisfactions, à vos mérites, que nous sommes sauvés de la mort et de la damnation éternelles ;
ÔChrist Jésus, Agneau Immolé, à Vous louange, honneur, gloire et bénédiction à jamais ».
